PAROLE À Corinne et Eric Buisson

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Boulangers pâtissiers à Cabestany, Éric et Corinne sont installés à Cabestany depuis 2009. Leur première vie était faite de multiples participations et récompenses aux grands Concours parisiens des meilleures baguettes, éclairs ou autres galettes ...

Ils ont aujourd’hui leurs deux boulangeries ouvertes, à Château Roussillon et face à la halle au sport du collège. Et vivent comme nous tous cette drôle de situation.

Comment avez-vous organisé votre commerce depuis la mise en confinement ?
"Nous nous sommes parlés avec plusieurs autres commerces de la ville et avons décidé d’uniformiser la fermeture de nos commerces à 18h. D’ailleurs, on voit bien qu’après cette heure-là, il n’y a quasiment plus personne dans les rues. Avec notre équipe, nous avons réorganisé les horaires afin d'éviter que nos vendeuses perdent des heures. Du coup, le personnel garde son activité même si économiquement nous ferons forcément un peu moins qu’en situation normale. Bien évidemment, il y a beaucoup moins de passage devant la boulangerie : pour celle du village, il a fallu fermer l’après-midi comme si nous étions en vacances scolaires, et la vendeuse est en garde d’enfant."

Selon vous, est-ce qu’il y a eu des changements de comportement de la clientèle ?
"Ici, la force que l’on a c’est que c’est encore un village, on n'est pas à Perpignan.
On voit que les personnes âgées viennent à pied le matin, puis beaucoup moins l’après-midi. Il y a aussi un roulement, des personnes achètent des 3+1 baguettes pour plusieurs jours, des pains spéciaux qui se gardent plus longtemps, et ils reviennent souvent avec le pain pour leurs voisins. C’est l’entraide.
Pour ce qui est des consignes sanitaires, les clients sont respectueux et parfois, si une personne ne respecte pas suffisamment les distances, se sont les clients eux-mêmes qui font la police et cela se passe très bien."

Qu’est-ce qui vous manque le plus depuis le début ce dernier mois ?
"Ce qui manque le plus en bas, au village, c’est surtout l’ambiance de l’après-midi, les pauses bonbons et les rires des enfants, écoliers et collégiens qui viennent prendre leur goûter à la boulangerie. Mais l’esprit village reste, c’est le plus important.
En espérant qu’il n’y aura pas trop de casse à la fin du confinement..."