Artiste confiné

Alexandre Charrett-Dykes

Le confinement a mis une pause sur l'exposition trimestrielle « Par-delà les fleurs du mal » d’Alexandre Charrett-Dykes présentée au Centre de Sculpture Romane. Bonne nouvelle ! Vous aurez l'occasion de la découvrir à la réouverture du lieu au public (date non communiquée à ce jour).

En attendant ce rendez-vous, Alexandre Charrett-Dykes nous raconte son confinement et nous partage quelques nouvelles créations qui rejoindront l'exposition.

"Je vis cette période avec un certain privilège, dans le village de Sorède qui m'est si familier, c'est-à-dire à la campagne et au pied des Albères au milieu d'une nature rassurante et inspirante ! Tel un moine médiéval, obligé de se cloîtrer dans son abbaye à l'abri du monde, cette vie à l'écart est l'occasion de pratiquer les arts en toute sérénité. Tous les jours, je m'installe devant ma table et je réalise quelques dessins à la plume et au lavis, avec de l'encre de Chine. Quelques linogravures sont à l'oeuvre aussi, mais une pénurie d'encre noire m'empêche pour l'heure de procéder à l'impression. J'ai aussi pris le temps de m'amuser un peu avec mon appareil photo, ayant découvert la fonctionnalité "animation accélérée" ce qui m'a permis de réaliser de petites animations de mon travail en train d'être exécuté. Le résultat m'a surpris autant qu'il m'a fait rire : on dirait que je dessine à toute allure alors qu'il y en a pour plus d'une heure de labeur dans la réalité !
Voilà donc un confinement productif. C'est une période un peu bizarre certes, historique à bien des égards, peut être un peu anxiogène aussi, mais finalement j'en retiendrai certainement plus de positif que de négatif. Comme tout le monde, la "vie normale" me manque, évidemment, mais pour certaines choses, notamment la sérénité au travail et le temps libre qu'elle procure je pense que je regretterai sans doute un peu cette période quand elle sera finie ».

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