Parole à Docteur Khaldoun Hakim

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Docteur Khaldoun Hakim, Cabestanyenc, pneumologue à l'hôpital Saint Jean de Perpignan, qui a bien voulu répondre à nos questions.

Quelle est la situation de votre service aujourd’hui à l’hôpital de Perpignan ?

"La situation a été vraiment tendue les 15 premiers jours, c’était très difficile. Mais celle-ci s’est bien améliorée avec un peu plus de places libres et de temps. Nous nous sommes trouvés à gérer une situation totalement différente du fonctionnement habituel de l’hôpital et il a fallu tout repenser.
Il faut remercier chaleureusement l’ensemble des personnels, du ménage aux infirmiers, des aides-soignants aux médecins qui ont tous répondu présent. En fait, en 48 heures il a fallu évacuer le service de pneumologie et le transformer en service uniquement Covid. Puis nous sommes passés à deux unités Covid et les cinq unités que nous avons aujourd’hui nous ont permis de faire face. Avec ces cinq unités et la baisse des entrées que l’on constate, on arrive à supporter le flux et il n’y a plus de problème pour recevoir des malades. Ce que nous constatons, c’est tout simplement l’effet du confinement qui réduit le nombre de contaminations.
Il faut dire qu’après un mois, les équipes sont bien fatiguées. Mais tout le monde reste très motivé et s’engage totalement.
Cette quatrième semaine se passe vraiment mieux que les précédentes."

De nombreux citoyens expriment parfois de la colère et unanimement leur solidarité envers les professionnels mobilisés et notamment les soignants.
Quel message avez-vous à leur transmettre ?

"La meilleure aide que chacun peut nous donner, c’est de rester chez soi. Il faut le savoir et le répéter, ce n’est pas une petite « grippette » mais bien un virus très sévère et très contagieux.
Malheureusement, nous ne sommes pas encore sortis de cette crise grave. Il faut attendre pour cela que les courbes redescendent vraiment.
Au moment où nous parlons, nous n’avons pas de traitement. Il faut donc surtout écouter les consignes…"

Nous remercions le docteur Hakim pour les minutes précieuses qu’il nous a consacrées. Un grand merci à ceux qui sont aux côtés des malades.
Le rôle indispensable des soignants, pas toujours reconnu à sa juste valeur, doit être salué et leur message entendu.